04/03 : Sur les traces des convicts

Après avoir passé notre première journée de vacances à Hobart, où l’on a adoré le marché de Salamanca (faut dire qu’en Australie, il n’y a pas la culture du marché comme chez nous… -c’est plutôt la culture du supermarché-, donc un super marché (nuance ;-)) avec des stands d’artisanat, de bouffe, de fringues, des musiciens et des jongleurs, ça nous a plu !), on a pris la direction de Port Arthur, à l’extrême sud-est de l’île (sur la Péninsule de Tasman).

Port Arthur, c’est un bled, mais au 19ème siècle c’était surtout l’un des pénitenciers les plus durs d’Australie, qui accueillait les convicts récidivistes.
Allez, un peu d’histoire…

Entre 1788 et 1868, la couronne d’Angleterre a envoyé par bateaux à l’autre bout du monde, 165 000 convicts (les prisonniers britanniques qui étaient condamnés à la déportation en Australie). Il s’agissait d’hommes, femmes et enfants qui s’étaient rendus coupables de délits (souvent assez mineurs : le vol d’un cheval, d’une paire de chaussures…) dans une époque où la pauvreté et les injustices sociales étaient très fortes, où les prisons britanniques étaient saturées et où il était pratique d’utiliser les convicts pour installer en Australie une colonie pénitentiaire, et ainsi occuper le terrain qui était également prisé par les Français (aaaaah encore cette compet’ entre froggies et rosbifs…).
Bien évidemment, il s’agit d’une sombre partie de l’histoire australienne (et de l’Angleterre par extension) : les conditions de déportation, d’arrivée et de traitement et de vie des convicts étaient carrément horribles, sans compter bien sûr sur la dureté des peines appliquées…
Les prisonniers étaient employés le temps de leur peine (de plusieurs années à la perpétuité) à travailler pour la couronne (dans les carrières de pierre, les mines de charbon, les forêts, dans la construction, l’agriculture et toutes les manufactures permettant la création des produits nécessaires à une colonie). Lorsque leur peine fût achevée, un grand nombre de convicts s’installèrent en Australie (forcément, aucun d’entre eux n’avaient assez d’argent pour se payer le voyage de retour jusqu’à Londres…).

En plus du centre culturel très complet, les vestiges du site historique de Port Arthur comportent les ruines de l’ensemble du village-prison qui c’était créé autour des bagnards : le pénitencier, la prison séparée, la prison des garçons (le plus jeune avait 9 ans, il avait été déporté pour avoir volé 2 boites de jouets…), les baraquements des soldats, les quartiers des officiers, l’asile, l’hôpital, le tribunal, l’église, les manufactures où travaillaient une partie des convicts,…

Donc non seulement c’était un site historique très intéressant à visiter, mais c’était surtout pour nous la PREMIERE occasion de se rapprocher (sur le terrain) de cette partie de l’histoire australienne… parce qu’ici, les soi-disant « villages historiques » regroupent 2 ou 3 maisons d’époque (c’est à dire 1840 au plus tôt) qui se battent en duel, et pour avoir un panneau explicatif, « tu peux te brosser Martine ! ». Là au moins, en plus d’apprendre sur le sujet, on a pu s’imprégner de l’atmosphère de l’époque en marchant sur les pas des convicts…

A.