Doudou ayant la main cassée, hors de question qu’il monte à l’échelle… Pour continuer à travailler dans notre plantation de mandarines, pas d’autre choix que l’organisation la suivante : Doud clippe les fruits situés en bas des arbres, à portée de main, et je m’occupe du reste : les fruits chiants, c’est à dire en haut, au milieu, ou du genre inaccessibles… bref, les mandarines à choper à l’échelle… : les « tops ».
C’est à partir de ce moment que j’ai commencé une relation très rapprochée (disons même intense), avec… Roberta, mon échelle.
8 marches trouées de petits ronds, une structure en métal, une silhouette élancée (mais quelques kilos à perdre), une petite bosse à son sommet et un petit scotch rouge sur le côté, pas de doute, Roberta est une échelle qui a du caractère.
Alors bon, c’est vrai qu’on a eu des débuts un peu difficiles toutes les deux… le temps de s’apprivoiser et d’accepter l’idée (pour elle) qu’elle allait bosser à plein temps (finies les 35h), et pour moi, de me la trimballer partout comme une siamoise (genre t’as pas le choix, elle ne te quittera pas… vite une opération, je ne veux pas d’une Roberta collée à moi toute ma viiiiiiiiiie !). Alors forcément, il y a eu des étincelles… des gros mots, des mouvements -un peu- brusques pour placer Roberta là ou elle devait l’être (très stratégique le poser d’échelle), des sursauts de rébellion de Roberta qui me ramenait sa barre dans la tête… Mais au fur et à mesure, un rythme s’est installée, une dextérité s’est imposée, et grâce à la confiance mutuelle accordée, une symbiose est née :-).
Aaaaah sacrée échelle, j’ai commencé à bien l’aimer… même si quand je suis fâchée, je l’appelle la grosse Roberta, je ne peux la laisser tomber… tu sais, être une échelle libérée, c’est pas si facile ! Bon… parce contre, je sais pas ce qu’elle fout le weekend, elle doit squatter chez MacDo et grignoter devant la télé… parce que tous les lundis, quand on reprend le boulot, j’ai l’impression qu’elle pèse beaucoup plus lourd !
Enfin bref, je crois qu’on fait une bonne équipe, Roberta et moi. A nous les tops ! Bon, j’avoue quand même qu’il y en a marre des tops, et que des fois j’aimerai me faire rêver en cueillant des « bottoms ». Et puis ça nous permettrait de nous éloigner un peu avec Roberta… ça fait du bien de temps en temps, de s’aérer un peu, d’avoir un peu nos activités perso, de se donner du lest… pour mieux se retrouver bien sûr 🙂 !
A.