Brûle petit bush, brûle

Il y a un truc qui nous avait déjà interpellé l’année dernière lors de notre passage en WA et en NT, et encore plus cette année car nous en avons vu beaucoup dans les Kimberley et le Top End : les bush fires…

Nous ne savions pas trop quoi faire lorsque nous croisions ces feux en bord de route, petites flammes qui dévoraient le bush, annoncées des dizaines de kilomètres avant par ses fumées caractéristiques… Appeler les pompiers ? Rien faire ? Parce que ça n’avait l’air de stresser aucun des conducteurs que l’on croisait… de toute façon on n’avait pas de réseau… Et puis bizarrement, malgré la végétation sèche, les incendies restaient modestes…
Puis, nous en avons appris au fur et à mesure un peu plus sur ces fameux feux…
Tout d’abord, ils sont intentionnels et lancés au début de la saison sèche, lorsque la végétation est à la fois assez sèche pour brûler, mais encore assez imprégnée d’humidité de la saison des pluies pour que les feux brûlent gentiment, sans prendre trop d’ampleur, et s’éteindre doucement avec la fraîcheur de la nuit.

Les objectifs de ces feux intentionnels ?
• Eviter les incendies dévastant les étendues immenses pendant la saison vraiment sèche : les incendies meurent d’eux même en arrivant sur les zones déjà brulées précédemment
• Enrichir la terre et s’assurer ainsi d’une végétation toute nouvelle toute belle, et ainsi assurer une présence abondante de gibier pour la saison prochaine
Cette tradition aborigène est perpétrée depuis des milliers d’années, et est symbole de renouveau et de fertilité. Considéré longtemps uniquement par les étrangers et les colons comme élément de destruction et de désastre, le feu est aujourd’hui reconnu largement pour son utilité. La connaissance de la gestion du feu est désormais transmise aux rangers par les aborigènes… Compte tenu des incendies que les pays méditerranéens connaissent chaque été, peut-être que ce serait pas mal que l’on applique des techniques similaires, non ? Affaire à suivre…

A.